Cet article met en rapport le noli me tangere que Jésus ressuscité a adressé à Marie-Madeleine avec le noli me tangere qui régit la mise en public de l’œuvre d’art et l’expérience du musée. À travers une lecture de l’exposition Dermatographies (Athènes, 2007) et de la collection permanente du musée de l’hôpital Syngros, l’article se penche sur les conditions sous lesquelles une œuvre exposée devient intouchable, il discute des questions de corporéité, temporalité et proximité-extériorité et soutient la thèse que les deux noli me tangere susmentionnés convergent dans une relation de (non-)partance et de (non-)éternisation.
Mots-clés : corporéité — art contextuel — toucher — extériorité — exposition
This article is articulated around two versions of noli me tangere : the one that Jesus addressed to Maria Magdalene after his resurrection and the one that defines the act of exposing the work of art in public and the overall experience of the museum. Through a reading of the exhibition Dermatographies (Athens, 2007) and the permanent exhibition of the museum of Syngros hospital, the article tackles with the conditions under which an exposed work of art becomes untouchable, it discusses issues of corporeality, temporality and proximity-exteriority, and reaches the conclusion that the two noli me tangere mentioned above converge into a relation of (non-)departure and (non-)eternization.
Keywords : corporeity — contextual art — touch — exteriority — exposition