Entre l’angoisse et la pulsion : intensités tactiles dans eXistenZ (David Cronenberg)

Abstract

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Paru dans : Proteus n°0
Couverture

Sorti en 1999, le film eXistenZ, de David Cronenberg introduit les corps dans l’univers des jeux vidéo virtuels. Souvent présenté comme « angoissant », il fait une large place à l’expérience tactile et aux différentes formes de jouissance qui lui sont corrélées. Nous verrons comment cette sensorialité peut conférer au toucher le statut paradoxal d’une épreuve intensive du non-tangible. Puis, nous approfondirons l’expérience de l’affect envahissant de l’angoisse pour interroger les conditions d’émergence d’un « écran-peau » au sens d’une surface portant les codes spatiaux de la représentation à leur limite et communiquant au plan lui-même quelque chose comme une intensité tactile. Cela nous conduira à reformuler la problématique du virtuel à l’aune d’un devenir-intense de l’image.

Mots-clés : corporéité — pénétration — sexualité — affect — réalité virtuelle

 

David Cronenberg’s eXistenZ (1999) places physical bodies in the realm of virtual video games. Often qualified as « disturbing », the movie dwells on tactile experience and the various correlated pleasures. This paper studies how this sensorial aspect can confer to the sense of touch the paradoxical status of an inventive confrontation with the untouchable. We will then further describe the experience of the invading feeling of anguish to question the conditions of the rise of a « screen-skin », i.e. : a surface driving the representation’s spatial codes to their limits, attributing to the screen itself some kind of tactile intensity. This will bring us to reformulate the problem of virtuality under the idea of the image « becoming-intense ».

Keywords : corporeity — penetration — sexuality — affect — virtual reality

Jacques BRUNET-GEORGET
Directeur de publication : Bruno Trentini | Parution 2 fois par an | ISSN 2110-557X | © PROTEUS, 2022 | F