Cet article a pour but de rendre compte de l’objectivité des catégories esthétiques paradigmatiques que sont le joli, le beau ou le sublime. Nous nous proposons de rendre compte de l’objectivité de ces catégories esthétiques en termes de différents modes de contemplation d’un objet donné.
Cette contemplation consiste dans la perception et la réponse à une affordance de « contemplabilité » de l’objet régie, dans les différentes expériences, par des dynamiques différentes de fluence et disfluence de traitement de l’objet. Ces différents modes de contemplation déterminent différentes catégories esthétiques. L’objectivité que nous défendons n’est donc pas ontologique (du moins, il ne s’agit pas de propriétés indépendantes de l’esprit humain), mais (a minima) psychologique (c’est à dire dépendantes de capacités mentales typiquement esthétiques).
Mots-clés : Affordance mentale — Fluence — Contemplabilité — Attention holistique
The aim of this article is to account for the objectivity of paradigmatic aesthetic categories such as the pretty, the beautiful and the sublime. We propose to account for the objectivity of these aesthetic categories in terms of different modes of contemplation of a given object.
This contemplation consists in perceiving and responding to an affordance of “contemplability” governed, through different experiences, by different dynamics of object processing fluency and disfluency. These different modes of contemplation determine different aesthetic categories. The objectivity we defend is therefore not ontological (at least, it's not a question of properties independent of the human mind), but (at least) psychological (i.e. dependent on typically aesthetic mental capacities).
Keywords: Mental affordances — Fluency — Contemplability — Holistic attention