À partir d’un corpus d’œuvres contemporaines, cet article se propose d’analyser les échanges et influences stylistiques pouvant être observés entre des productions plastiques issues de pratiques dites traditionnelles et des productions numériques permises par le développement et l’emploi des nouvelles technologies. Qu’il soit fait usage de la peinture ou du pixel, de la matière ou du numérique, ces transferts de formes et de styles sont-ils éprouvés à sens unique, les nouvelles technologies héritant des codes de représentation des pratiques historiques ? Ou bien, à l’instar de la postmodernité, assiste-t-on à la disparition de toute singularité, qui invite alors à penser le pixel comme on pense la peinture et la peinture comme on pense le pixel ? Face à des œuvres de natures diverses, c’est en tentant de dévoiler ce que les unes doivent aux autres et inversement qu’une réflexion technocritique sera en outre menée sur certaines expressions qui ne semblent parfois plus s’illustrer que dans le pastiche. À la suite de quoi, une dernière question pourra être posée : lorsque la primauté est accordée au style et se révèle au détriment de toute autre caractéristique, cela ne serait-il pas négliger, sinon toute sémantique de l’œuvre, au moins la spécificité de tout médium, quel qu’il soit ?
Mots-clés : Arts plastiques — Arts numériques — Peinture — Intelligence artificielle — Technocritique
Based on a corpus of contemporary artworks, this article proposes to analyze the exchanges and stylistic influences that can be observed between plastic productions from so-called traditional practices and digital productions allowed by the development and the use of new technologies. Whether it is made use of painting or pixel, matter or numerical, are these transfers of forms and styles tested in one direction only, the new technologies inheriting the codes of representation of the historical practices ? Or, like postmodernity, are we witnessing the disappearance of any singularity, which invites to think the pixel as we think the painting and the painting as we think the pixel ? Faced with artworks of various natures, it is by trying to reveal what the ones owe to the others and conversely that a technocritical reflection will also be conducted on certain expressions which sometimes seem illustrate themselves only in the pastiche. Following which, a last question will may be asked: when the primacy is given to the style and is revealed to the detriment of any other characteristic, wouldn’t it be neglecting, if not all semantics of the artwork, at least the specificity of any medium, whatever it may be ?
Keywords: Plastic arts — Digital arts — Painting — Artificial intelligence — Technocriticism