En 2020, les annulations de festivals se succèdent sur tout le territoire en raison de la crise sanitaire de Covid-19. Le Festival d’Avignon, rendez-vous estival de la création pour les publics du théâtre, a lui aussi été contraint d’annuler sa 74e édition. En réponse à une situation sans précédent, et grâce à un partenariat avec l’audiovisuel public, l’institution a proposé une programmation numérique : « Un Rêve d’Avignon ». À défaut de déambulations dans la ville, de l’épreuve spectatorielle et de l’expérience du festival, les publics ont été invités à garder un lien grâce à une programmation d’archives audiovisuelles. Cette contribution relève dès lors d’un déplacement : il ne s’agit pas d’observer des pratiques festivalières in situ, mais les manières de faire exister le festival sous sa forme habituelle, à travers des contenus ayant une dimension mémorielle, en s’interrogeant notamment sur les enjeux politiques et esthétiques que ces archives concentrent.
Mots-clés : Spectacle vivant — Publics de la culture — Mémoire collective — Pratiques numériques
In 2020, the health crisis led to the cancellation of a large amount of festivals. Though the Avignon Festival is a high point in summer for contemporary performing arts, its 74th edition had to be cancelled, just like many other cultural events. In response to an unprecedented situation, this institution relied on a collaboration with public service broadcasting in order to offer a digital program named “Dreaming of Avignon”. The audience was invited to maintain a connection, even though it was impossible to wander around the city of Avignon, to challenge oneself as a spectator and to experience the event as it usually takes place. This article is a step aside: it is not meant to study festival-going practises as it can be witnessed in the field. This study is rather about looking at how the event can still exist through memorial contents. This article therefore questions both the political and aesthetic stakes that these archives can provide.
Keywords: Performing arts — Audiences — Collective memory — Digital practices