Les révolutions arabes de 2011, dans la poursuite des réflexions conduites par les penseurs de la décolonisation, ont aidé à l’émergence de nouvelles conceptions du peuple et à de nouvelles formes de création cinématographique. La fragilisation des pouvoirs dictatoriaux devant l’union du peuple amène les artistes à considérer autrement leur place dans la société, alors qu’ils se retrouvent jetés au cœur de foules désormais décidées à s’exprimer. Pour certains le cinéma, après 2011, doit traduire une identité communautaire, ce qui incite le(s) cinéaste(s) à se désidentifier de leur création. Les exemples de trois films, Microphone de l’Égyptien Ahmad Abdallah, Babylon des Tunisiens Ala Eddin Slim, ismaël et Youssef Chebbi, et les films du collectif syrien Abounaddara offrent des témoignages éclairants de cette jubilation créative impulsée par le processus révolutionnaire.
Mots-clés : révolution — peuple — cinéma arabe — création collective
Along the line of the conceptions of the decolonization as a matter of thoughts, te Arab revolutions of 2011 helped new visions of the people and new cinematic forms to emerge. Dictatorial powers are weakened by the union of the people and this lead artists to give a different perpective to the function they have to perform inside society, while they are immersed in the heart of crowds determined to express themselves. For some people, cinema after 2011 must express a community identity, what pushes the filmmakers to desidentify themselves from their work. We will analyze three films as example of this creative excitment impulsed by the revolutionnary process : Microphone, by the Egyptian filmmaker Ahmed Abdallah, Babylon by the Tunisians Ala Eddin Slim, ismaël and Youssef Chebbi, and the short films made by the Syrian collective Abounaddara.
Keywords: revolution — people — Arab cinema — collective creation