Au sein de la mouvance de « l’activisme artistique », les artistes de la diaspora questionnent les affres et les transferts liés à l’exil. Par leurs productions, ils interrogent les flux migratoires et les phénomènes de décentrement politique et culturel. Dans ce cadre, cet article se propose d’approcher les réalisations d’Emily Jacir et de Ken Lum. Ces deux artistes, chacun à leur manière, témoignent de leur expérience diasporique et discutent les concepts « d’art minoritaire », de déracinement et d’hybridation, liés au phénomène de l’immigration. Par le jeu des interfaces entre texte et image et par leur investissement in situ dans la ville, Emily Jacir et Ken Lum contribuent à la construction d’une narration urbaine postcoloniale et à la constitution (polémique) d’une identité « transnationale », lovée dans les interstices des polarités dominantes de nos sociétés globalisées.
Mots-clés : activisme en arts — théories postcoloniales — migration — art urbain — art diasporique
Within the movement of “Arts activism”, the artists of the Diaspora question the exile and the pain and pangs related to this transfer. They also question migratory flow and the phenomena of political and cultural decentralisation through their productions. This article proposes to understand the achievements of Emily Jacir and Ken Lum, in this context. These two artists testify, in their own ways, their experiences of the Diaspora and discuss the concept of “minority art”, uprooted and hybridized, linking it to the phenomenon of immigration. Emily Jacir and Ken Lum contribute to the construction of a postcolonial urban narrative and the (controversial) constitution of a “transnational” identity, through the interplay of text and image and their personal investment in the city. This identity is coiled in the interstices of the dominant polarities of our globalized societies.
Keywords: arts activism — postcolonial theories — migration — urban art — diasporic art