Cet article porte sur les activités du compositeur Déodat de Séverac entre 1896 et 1906, période durant laquelle il tente de faire carrière à Paris. Il s’agit d’examiner la profonde contradiction entre une logique (intériorisée) de désintéressement et une logique de profit (imposée par sa situation financière relativement précaire) à laquelle Séverac doit faire face. Deux stratégies mises en œuvre par le compositeur sont ici analysées : d’une part, la recherche de modes de rémunération de son activité qui lui permettent de respecter son exigence d’authenticité créatrice ; d’autre part, la multiplication des seconds métiers, qui vise à s’assurer un certain niveau de revenus et à préserver l’activité compositionnelle de toute logique économique.
Mots-clés : musique — Belle Époque — sources de financement — art précaire
This paper looks at the activities of the composer Déodat de Séverac between 1896 and 1906, a period during which he tries to further his career in Paris. We examine the deep contradiction between an internalized logic of disinterestedness and a profit logic that arises by necessity. Two of the composer’s strategies are analyzed here: firstly, he seeks remuneration for his activity that would allow him to preserve his need for creative authenticity; secondly, he takes on multiplies “day jobs” in order to ensure a certain level of income and to protect his compositional activity from any economic logic.
Keywords: music — Belle Époque — source of funding — precarious art