Comment l’horreur peut-elle nous faire rire ?
Abstract
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Paru dans : Proteus n°2
Des photographies de Man Ray jusqu’aux morceaux des Rita Mitsouko, en passant par les pièces d’Eugène Ionesco, cet article propose de suivre le phénomène de l’absurde au fil du XXème siècle. On commence avec l’étude de l’étrange chez les surréalistes, qui permet d’éclairer l’absurde considéré ici au sens existentialiste. Si les deux phénomènes mobilisent le cocasse et les mots d’esprit, l’étrange n’aboutit pas forcément au rire, contrairement à l’absurde. La deuxième partie de cet article est consacrée au Théâtre de l’absurde. L’absurde devient l’élément déclencheur d’un rire inéluctable, à la fonction cathartique, telle une expression artistique donnée à des événements traumatisants comme les guerres. La dernière partie se rapporte à l’époque contemporaine. On assiste à l’avènement de paradoxes. Le rire par l’absurde est poussé jusque dans ses limites, jusqu’à devenir une honte face à soi-même — comme l’écho d’horreurs (in-)humaines de violences encore existantes.
Mots-clés : malaise — empathie — burlesque — comique — tragique
Through Man Ray’s photographies, Eugène Ionesco’s stage plays and the songs of the Rita Mitsouko, this paper proposes to follow the phenomenon of the absurd along the XXth century. Starting with the study of the idea of strangeness by the surrealists, we will be able to rough out the existentialist absurd. If both phenomena use the surprise and the play on words, the first one doesn’t always trigger laugh, in opposite to the phenomenon of the absurd. The second part oh this paper concerns the Théâtre de l’absurde, in which the absurd will cause an unavoidable cathartic laugh, as well as a traumatic response to the reality of human wars. The last part, about the contemporary period, witnesses the rise of paradoxes. Laughing because of the absurd then appears as a shame towards ourselves, like the (un-)human horrors’ echo of the still existing violences.
Keywords : unease — empathy — burlesque — comedy — tragedy
