On a souvent souligné la systématicité de production des blockbusters américains ; conçus pour plaire à tous, ils ressembleraient à des constructions interchangeables, visant des succès populaires dont le box office enregistre les performances. Spiderman ou Avatar représentent les « fleurons » de cette synergie cinématographique. Or Lucas ou Spielberg ont joué des ressources plastiques, musicales, picturales… pour imposer un destin « artistique » aux objets calibrés des « majors », et effacer la dichotomie entre élitaire et populaire. On peut alors parler d’une esthétique du blockbuster, récemment ressentie comme gothique et crépusculaire ; véritable orthopédie du voir, le cinéma « industriel » a donc réussi sa mutation en monumentalité.
Mots-clés : cinéma — art de masse — star system — normes de l’art — économie
The systematic production of american blockbusters is commonly underligned : conceived to please a wide audience, they can appear as identical constructions aiming for a popular success registered in the box office. Spiderman or Avatar are emblematic of such a cinematographic synergy. However, Lucas or Spielberg used cinema’s plastic, musical and cultural resources to bring an « artistic » fate to some of the Majors’ calibrated productions, erasing as such the dichotomy between popular and elitist. In these terms can be thought the blockbusters’ aesthetics, recently felt as gothic and dusk-lit ; the « industrial » cinema has hence overcome its mutation into a monument.
Keywords : cinema — art de masse — star system — norms of art — economy